« Réparer l’histoire » peut-il avoir un sens ?

Abstract

L’objet de la présente contribution est d’interroger le processus contemporain consistant à vouloir « réparer l’histoire ». Non pas le fait historique lui-même par définition révolu mais des crimes contre l’humanité de nature exceptionnelle, souvent reculés dans le temps, commis dans un contexte de massification. Le premier enjeu est de montrer comment la notion de réparation historique a pris sens et forme à l’époque contemporaine dans le contexte d’une extension du droit civil. Le second enjeu est de se demander si les dispositifs juridiques traditionnels sont suffisants pour répondre à l’ampleur des crimes historiques. Le troisième enjeu est de savoir si l’usage politique de la réparation morale est en mesure de se substituer au modèle juridique du droit civil.